RÉSUMÉ
« Et le monde, qui faisait horreur et effroi, est à présent congédié. Il ne reste de lui que la grande plage anonyme et plate d’un sol et d’une cloison – ce qui reste du désert quand la nature a été annihilée. Et une chaise, curieux objet resté sauf après que le monde, au terme d’un impitoyable processus d’intellectualisation, s’est vidé de toutes ses formes et de tous ses contenus. » Claude Louis-Combet
Ces mots, tirés de la préface de l’ouvrage, en présentent le décor et le propos. Le contexte des images se résume à l’essentiel (une lumière en douche, froide, sans complaisance, des murs nus) pour mieux laisser place au language silencieux de douleurs en chute : les seuls sujets sont des corps agités de soubresauts silencieux, anonymes et sans visages. Des identités qui se résument à une chair crument exposée – et, plus loin peut-être, à un renoncement, diffus, à exister. Une trentaine de photographies en grand format constituent le corps de ce recueil, entre livre et portfolio, tandis qu’une carte postale de Nature Morte, glissée entre les pages, leur apporte un contrepoint étrangement coloré.
A l’occasion de la parution de cet ouvrage, Natacha Nikouline a donné une performance mise en musique par Laurent Dailleau où, dans le même studio que celui servant de décor à nombre de ses images, elle a tenu ces poses jusqu’à la douleur. Une vidéo est actuellement en préparation.