RÉSUMÉ
L’œuvre du spectateur et celle à laquelle il assiste sont deux choses complémentaires, différentes et insolubles. L’œuvre fait travailler ma mémoire, mon imagination anéantie par l’usure et la consommation molle. Elle excite ma liberté d’éprouver un monde offert – poème, épopée, discours, paysage, portraits, rêve ou voyage. Face à l’œuvre, comment je travaille. Comment j’œuvre, spectateur, comment les outils me sont remis pour refaire, comprendre, transcender le monde, y vivre mieux après qu’avant.
L’invention, c’est le territoire des artistes, leur terrain de jeu. C’est la nécessité pour moi spectateur d’assister à l’émergence d’une surprise, d’une innovation, d’une vision innovante d’un monde inconnu. C’est le besoin viscéral d’avoir affaire à l’ignoré. D’une manière ou d’une autre, j’exige d’être surpris.