SUMMARY
Traduit de l’allemand, annoté et présenté par Philippe Ivernel
Nouvelle édition revue, augmentée, et préfacée par Myriam Blœdé
« Vous n’avez sûrement aucune idée de qui j’étais pendant les années 1920. Il m’est arrivé déjà qu’on me demande si j’ai réellement été autrefois une reine de beauté. Vous ne me connaissez sûrement pas davantage de ces temps qui ont fait suite aux années 1920, mais peut-être me connaissez-vous, en revanche, de La Chèvrerie. C’est un night-club original, d’aucuns disent le plus original de tous, à Kampen sur l’île de Sylt. Beaucoup me demandent ce que j’ai pu faire avant cela, et comment je suis arrivée à Kampen et à La Chèvrerie. Eh bien, je vais vous raconter toute l’histoire. »
Artiste inclassable, performeuse avant l’heure, tout à la fois danseuse, actrice au cinéma comme au théâtre, cabarettiste, inventeuse de la danse dite « grotesque », Valeska Gert (1892-1978) était une « étincelle dans un baril de poudre », une figure scandaleuse et adulée du Berlin de l’entre-deux-guerres. Si l’arrivée des nazis au pouvoir mit un coup d’arrêt à sa carrière en la contraignant à l’exil, cette « fille du peuple » dont la route croisa, comme artiste et comme femme, celles de Pabst et Renoir, Brecht et Eisenstein, Tennessee Williams, Fellini ou Schlöndorff, n’en continue pas moins, aujourd’hui encore, d’exercer son influence sur l’art chorégraphique. Dans Je suis une sorcière, ses réflexions sur l’art se conjuguent aux éclats de sa vie.