SUMMARY
« Go to College! » clame le magazine Life en 1940. Alors que l’Europe sombre dans le chaos, les États-Unis s’évertuent à assurer la production internationale des savoirs et à promouvoir un idéal alternatif de démocratie éclairée. Au même titre que toute la population, les artistes sont encouragés à converger vers les universités pour participer à la fondation d’un nouveau rêve américain, porté par la recherche. Revenant sur ce projet politique méconnu, L’Artiste-chercheur retrace l’émergence d’une figure de l’artiste dont l’activité bascule soudainement dans le champ universitaire.
Pour comprendre cette mutation, Sandra Delacourt suit la trace de Donald Judd, artiste minimaliste, qui dans la deuxième partie du xxe siècle fut désigné ambassadeur d’un « art éduqué ». À travers lui, l’auteure nous invite à suivre l’évolution, non linéaire, d’un nouvel imaginaire pour l’art et pour la recherche, et expose la manière dont différentes générations d’artistes s’en sont emparées ou l’ont rejeté.
Alors que depuis quelques années la recherche créative fait l’objet d’un nouvel engouement, cet ouvrage propose d’explorer les désirs antagonistes qui ont conduit l’art et le savoir à pointer un horizon commun.