SUMMARY
Le geste — si simple en apparence — de se tenir au-dessus du vide ouvre des espaces de recherche, d’observation et de création que l’artiste suspensive Chloé Moglia déplie entre ces pages, en invitant chacun, chacune à être feuilles, suspendues. Ces lignes que l’on se donne, ici comme ailleurs, condensent la multitude des possibles sur nos trajets, ramènent l’étendue infinie, non en un point unique qui annule (un point final), mais en des chemins empruntables où peut s’exercer une possible ténacité. Jusqu’à, une nouvelle fois, faire bouger les lignes. Sur terre comme au ciel, suivre l’horizontale comme le funambule son fil, nourrir l’échappée comme présence maintenue ; étirer le temps et dilater l’espace : il est ici question de (s’en) sortir sans sortir*.
* D’après le récital du poète Ghérasim Luca, filmé par Raoul Sangla en 1988.