SUMMARY
Vingt ans après sa mort, le souvenir de YANO Hideyuki (1943-1988) reste très fort dans la mémoire des artistes français qui l’ont connu et ont travaillé avec lui. Mais la question de l’influence qu’il a pu exercer restait jusqu’ici assez peu abordée. À l’aide de nombreux témoignages, l’ouvrage Yano, un artiste japonais à Paris fait resurgir cette figure, en partie effacée et, à la fois mythifiée, qui a occupé une place très particulière au sein de la nouvelle danse française. Le livre retrace les premières années du jeune artiste à Tokyo, son étrange surgissement à Paris dans le courant des années 70, peu avant la découverte du butô par le public européen. Il évoque la formation de son groupe, « Mâ Danse Rituel Théâtre » et l’élaboration d’une œuvre tout à fait originale, où se croisent de façon inédite l’Orient et l’Occident. Du désormais légendaire Hana-Cristal fleur (1979) au Puits de l’épervier (1983) et à la trilogie de Salomé (1985-86), s’affirme ainsi le parcours d’un artiste revendiquant sa propre tradition, essentiellement celle du nô, mais portant en lui une connaissance rare de la culture occidentale. Ce va-et-vient poétique entre spiritualité, sacré et conscience contemporaine, explique aussi pourquoi son enseignement a marqué si durablement plusieurs générations de danseurs, parmi lesquels Elsa Wolliaston, Lila Greene, Sidonie Rochon, François Verret, Mark Tompkins, Karine Saporta.
Principalement illustré par les images d’Anne Nordmann, photographe qui accompagna le chorégraphe tout au long de son parcours, Yano, un artiste japonais à Paris contient également des documents inédits, textes et croquis extraits des archives personnelles de l’artiste.