Les acteurs, les œuvres et les pratiques en danse n’ont pas été étrangers aux « années 68 ». Aucun ouvrage, dans la large bibliographie consacrée à ce moment politique et culturel intense à l’échelle internationale ne s’est intéressé aux champs chorégraphiques. Ils s’y révèlent pourtant complexes, audacieux, inventifs, militants, parfois radicaux, explosifs, mais aussi contradictoires et souterrains.
À travers une série d’études menées par des chercheurs de nombreux pays, cet ouvrage développe une perspective internationale ; il croise esthétique, histoire culturelle, histoire sociale, anthropologie, et diverses pratiques en danse (« classique », « moderne », « jazz », « butô », « contemporain », « traditionnelles »). Ces champs sont autant de modes d’entrée qui traitent des contextes différents : danser après-guerre, danser sous les dictatures, danser pendant la guerre froide, danser en mai-juin 68, danser pour les indépendances, danser en écho des luttes (pacifiste, anti-impérialiste, anti‑colonialiste, anti-raciste, féministe, homosexuelle, écologiste).