RÉSUMÉ
À l’heure de l’Anthropocène, quel pourrait être le rôle de l’art ? Dans une culture qui a accéléré jusqu’au délire le passage de la marchandise à l’ordure, de la valeur au déchet, il n’est désormais rien qui puisse prétendre s’extraire de la logique de crise qui affecte la totalité des habitants de la planète. Aux crises climatique et économique répond en effet une crise de la culture, mêlant gaspillages, exclusions, pollutions, appropriations brutales – faisant de l’art un agent et le miroir de la destruction planétaire. Comment réagir à cet état des choses ? Dans cet essai, urgent et passionné, Nicolas Bourriaud se fait l’avocat d’une conception nouvelle de l’art, qui prenne la mesure de la décroissance et de la décolonisation, et dont l’inclusion serait le maître mot. Au « fétichisme sec » que nous propose le capitalisme, il oppose l’art comme substance vitale, en tant qu’espace traversant les âges et les civilisations. Convoquant les plus grands créateurs contemporains en même temps que les derniers apports de l’anthropologie, de la philosophie ou de l’esthétique, Inclusions est un plaidoyer vibrant pour une forme enfin soutenable de vie, dont l’art pourrait constituer le modèle.