RÉSUMÉ
Existe-t-il un lien entre notre rapport à la mort, les représentations que nous formons de celle-ci et la destruction des conditions de la vie sur Terre ? Y a-t-il une relation entre la façon dont nous concevons notre propre finitude et la façon dont nous concevons les limites de la biosphère, de ses cycles et de ses ressources ? Autrement dit, la difficulté à accepter la mort, qui prend à l’époque moderne la forme d’un véritable déni, n’est-elle pas l’une des sources de notre incapacité actuelle à habiter notre foyer, la Terre, sans le détruire ?
Le déni de la mort et celui de notre condition terrestre culminent aujourd’hui dans le projet transhumaniste et son rêve d’immortalité. Pourtant la mort est l’horizon indépassable du vivant. C’est seulement à l’aune de la prise en compte réelle de cette condition que nous pourrons partager peu à peu un autre récit fondé sur notre coappartenance à la Terre avec tous les autres existants plutôt que sur leur exclusion et leur domination.
Cet ouvrage expose les formes majeures du déni de la mort dans l’histoire du monde occidental et propose une approche écologique de ces grands processus de civilisation.