RÉSUMÉ
Répéter, (se) répéter, (faire) répéter, re-répéter… Répéter un geste pour se l’approprier, répéter des façons de faire, répéter avant une représentation, composer en répétant une même séquence… Que répète-t-on en danse, pourquoi et comment ?
Comme le soulignait Wilfride Piollet, à laquelle ce numéro est dédié, la régularité du travail peut être une aventure, par laquelle le danseur ne cesse de s’inventer. Mais elle peut aussi devenir un appauvrissement, notamment quand, dans le processus de répétition, les interprètes se trouvent soumis à des modes de travail aliénants. La répétition est enfin une force critique ; « destructrice d’organisation », elle résiste aux formes traditionnelles de la composition, y compris celles qui sont fondées sur la récurrence ou la reprise d’un thème : « Là où ces procédés construisent, la répétition casse », résumait Laurence Louppe.
Chacune des personnes qui s’expriment dans ce numéro tâche donc de penser l’ambiguïté de la répétition, depuis une posture d’interprète, de chorégraphe, d’enseignant, de répétiteur, de notateur, de chercheur, de spectateur. De façon révélatrice, ce thème nous a tout particulièrement conduits à des interrogations quant aux modalités du développement psychomoteur de l’être humain, ainsi qu’à des investigations philosophiques : la répétition nous renvoie à la possibilité, ou à l’empêchement, de créer et d’évoluer.
Repères, cahier de danse est un semestriel de 32 pages, qui paraît mi-avril et mi-novembre. Publiée par le CDC du Val-de-Marne, cette revue met en valeur la pensée de la danse en s’attachant aux questions relatives au travail des danseurs, abordé sous différents angles : entretiens, textes d’artistes et de chercheurs, analyses d’œuvres et d’ateliers, études historiques ou sociologiques…