RÉSUMÉ
« Écrire le mouvement » : L’étymologie du terme cinématographe véhicule la nature révolutionnaire de ce que l’image en mouvement apporte en 1895 à l’art de la danse, que l’on dit éphémère. Depuis l’avènement du cinéma, la danse demeure non seulement un sujet majeur à l’écran, mais elle inspire également diverses pratiques chorégraphiques et de réalisation. Loin de se contenter de filmer passivement la danse, en plaçant un art au service de l’autre, les outils du Septième Art dialoguent avec les écritures chorégraphiques au sein d’un grand nombre de créations interactives et innovantes. Conduits tous deux par des explorations sensibles du temps et de l’espace, ces arts du mouvement se rencontrent souvent sous forme de courts-métrages de vidéo-danse, des projets hybrides pour lesquels les gestes sont créés spécifiquement pour l’écran, en étroite collaboration avec les outils audiovisuels. Si la terminologie pour décrire cette pratique continue d’être débattue à l’international, les termes de « vidéo-danse » et de « ciné-danse » sont les plus communs en français. La grande majorité de ces oeuvres est réalisée aujourd’hui à l’aide de la vidéo numérique et de nombreuses plateformes conservent cette appellation dans leur nom. Pour certains, toutefois, la vidéo-danse transcende ces références au support technique – ils soulignent plutôt ses qualités spécifiques.
Ce numéro est réalisé en partenariat avec le Festival International de Vidéo-Danse de Bourgogne, qui fêtera ses 10 ans au printemps 2018. Le Festival s’éfforce de promouvoir la vidéo-danse au travers de stages de création, de colloques de recherche, ainsi que lors de projections qui tournent en France comme à l’étranger. Nous avons collaboré ensemble autour des questions liées à la vidéo-danse à l’ère numérique, cette période au cours de laquelle les écrans et les vidéos numériques sont devenus omniprésents.
Quel impact le numérique a-t-il sur les vidéo-danses en termes de production et de diffusion ? En quoi modifie-t-il notre vision du corps dansant ? Depuis les créations pour smartphones jusqu’aux projections en salles de cinéma, qu’est-ce que les outils numériques apportent à la vidéo-danse ? Autant de questions abordées dans les pages de ce numéro.
Contributions: Fabien Plasson, Franck Boulègue, Marion Carrot & Marie de Montaignac, Sophie Walon, Camille Auburtin & Benjamin L. Aman, Marisa Hayes, Alessandro Amaducci, Charles Compagnie, Blas Payri.