Rudolf Laban – Une biographie

AUTEURE : Evelyn Dörr
ÉDITEUR : Ressouvenances (2022)

BROCHÉ : 382 pages
LANGUE : Français
ISBN13 : 978-2-84505-299-4

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RÉSUMÉ

En France, Rudolf Laban (1879-1958) reste davantage connu de nos jours comme le créateur de la cinétographie qui porte son nom. Or son expérience multiforme comporte également une influence durable dans de nombreux autres domaines : écoles diverses inspirées de la danse libre, conscience du mouvement et de sa force expressive, concept de l’Effort. Ces apports se prolongent dans des disciplines thérapeutiques, l’organisation du travail et la pédagogie. Cette multiplicité procède d’un parcours protéiforme, depuis l’expressionnisme post-romantique jusqu’à des festivals de danse collective en passant par des communautés utopiques et en côtoyant le mouvement Dada dans l’effervescence expérimentale des années 1910-1920.
Devenu le « maître de la danse » reconnu dans toute l’Allemagne et au-delà, organisateur de maintes « écoles Laban » capables de réaliser des spectacles animés par des centaines de danseurs professionnels et amateurs, sommité de la formation des danseurs et chorégraphes, Laban a acquis bien avant le nazisme une éminence institutionnelle majeure.
Avec l’ambition naïve d’un démiurge, qui pense son art « pour tous » et au-delà du politique, il accompagne la montée de l’idéologie nationaliste en infusant à la culture
de groupe völkisch (traditionalisme populiste germanique) sa conception d’une danse fondée sur un dynamisme dialectique et un jeu permanent entre l’épanouissement et l’impulsion individuels et d’autre part une sublimation collective cultuelle. Ce qui n’alla pas sans luttes, concurrences et hostilités d’appareil. Cette ligne de tension se répercute dans son instrumentalisation par la propagande de Goebbels, attaché comme tous les totalitarismes à s’inféoder et régenter les grands artistes, et cherchant en l’occurrence à enrégimenter des spectacles de masses. Et elle se poursuit comme une contradiction insoluble, puisque Goebbels interdira le ballet de groupe, qu’il  jugera « décadent », conçu par Laban pour les Jeux olympiques de 1936. Ceci entraînera son exil.