RÉSUMÉ
Les questions de la formation du danseur en tant qu’artiste — et pas seulement en tant que destinataire d’un bagage technique — n’ont quasiment jamais été abordées.
L’originalité de cet ouvrage réside dans l’angle qu’il propose pour saisir les évolutions extraordinaires qu’a connues la danse en France au cours des trois dernières décennies. Il s’agit en effet de comprendre quel type d’artiste chorégraphique le mouvement de la danse contemporaine a envisagé de former?. et comment cela nous renseigne sur le projet de ce mouvement.
C’est donc en s’immergeant dans la tumultueuse histoire du Centre national de danse contemporaine d’Angers, qu’on perçoit les débats, avancées, retournements, rêves, illusions, succès et échecs de la scène chorégraphique de l’Hexagone dans la même période.
Créé en 1978 en tant qu’École nationale supérieure de danse contemporaine, le C.N.D.C. d’Angers est resté chevillé au mouvement esthétique qu’il a accompagné, en formant plus d’un demi-millier de jeunes artistes chorégraphiques. Six directions s’y sont succédé, chaque passage de relais signifiant une profonde redéfinition du projet de l’établissement. Une constante se vérifie en revanche, qui est celle de l’usage invariablement maintenu d’une référence française aux acquis de la modernité chorégraphique américaine.
Une centaine d’entretiens avec les acteurs de cette histoire, l’exploration des archives de l’établissement et de son très riche fond vidéographique, auront permis de saisir en quoi chaque goutte de sueur dépensée dans un studio est chargée d’implicites qui rendent compte des dimensions économiques, politiques, éthiques, idéologiques et plus largement esthétiques de tout le mouvement de la danse.